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Bokassa 1983

1. LE RETOUR DU CHER PARENT

Question : Aujourd’hui vous êtes depuis quatre ans en résidence surveillée, comment vivez-vous cet « asile » politique à Abidjan ?

Tant qu’un individu ne s’est pas expliqué devant une cour de justice, il est présumé innocent.

Jean-Bedel BOKASSA : Je préciserai très clairement que cet asile politique je ne l’avais pas demandé parce que je n’avais pas de raisons de demander l’asile politique.
J’étais chef d’état et je n’ai jamais eu connaissance qu’un chef d’état, en l’occurrence M. Giscard d’Estaing, puisse arrêter un autre chef d’état, c’est-à-dire moi, Bokassa. Quel que soit par ailleurs le problème d’ordre intérieur d’un pays propre. C’est clair. S’il y eut des émeutes à Bangui, cela ne permettait pas à Giscard de me prendre dans un piège et de me jeter en Côte d’lvoire. Le problème de Centrafrique doit être réglé par nous les Centrafricains.
Malgré cela, comme un Africain, je tiens à remercier le président Houphouët que je considère depuis plus de dix ans comme un père spirituel parce qu’il a été clément avec moi et qu’il a veillé régulièrement au confort et à l’éducation de mes enfants. Mais aujourd’hui si je décide de reprendre la politique de mon pays, c’est parce que c’est mon droit, et le droit acquis est un droit qui ne se discute pas.
Chacun sur cette terre a le droit de faire la politique de son pays sans qu’un autre pays s’en mêle

Q : Comment comptez-vous présenter votre défense ?

JBB : D’abord il faut trouver un bon avocat. Je vous ai expliqué comment à l’occasion de ma requête aux Nations Unies, on m’a commis un avocat d’office dont je préfère taire le nom. On m’a interdit les rencontres avec mon avocat Me Assouline et l’avocat qu’on m’a imposé n’est venu me voir en tout et pour tout qu’une seule fois, à l’occasion de ma démarche auprès de l’ONU. Depuis je ne l’ai plus jamais revu. Or pour se défendre, il faut trouver un avocat. C’est un métier. Personne ne peut se hasarder à se défendre seul. J’estime que pour le moment je n’ai jamais répondu devant une justice quelconque. Or je veux être jugé dans mon pays. Je vous ai montré un papier de la déclaration des droits de l’homme qui dit que tant qu’un individu ne s’est pas expliqué devant une cour de justice, il est présumé innocent.

Q : Manifestement, vous ne vous êtes pas résolu à rester écarté de la direction de votre pays. Mais lorsque vous parlez de peuple centrafricain, qu’est-ce qui, selon vous, fait aujourd’hui l’unité nationale du Centrafrique?

Et ils ont abattu mon père.

JBB : Avant tout, je crois que c’est notre langue. Nous avons une langue, une seule, le sango, qui non seulement est parlée par tous les Centrafricains, mais aussi par tous les États qui entourent le Centrafrique. Au Gabon, au Cameroun, au Zaïre, au Soudan, la plupart des gens parlent cette langue. C’est une langue qui vient du bantou. Le vocabulaire est très simple. Il y a plusieurs tribus principales et les rapports de force entre ces différentes tribus ne sont pas encore aisés.
La tribu principale, c’est les Bandas, ce n’est pas ma tribu. La mienne est celle des M’Bakas. Ce sont les M’Bakas qui ont obtenu l’indépendance, qui ont négocié l’indépendance avec le Général De Gaulle. Il y a encore les Bahias qui sont très nombreux et quelques tribus minoritaires comme les Yakomas. D’autre part, le Centrafrique a son histoire dans laquelle ma famille a joué un très grand rôle. Dès l’arrivée des Français vers le nord de chez nous, au milieu du siècle dernier, il y a eu le passage de Senoussi.
Senoussi était un prince descendant direct de Raza. Raza, en Afrique, était comme un dieu. Il a fait beaucoup de massacres. Il y a eu deux Africains qui se sont parfaitement illustrés en Afrique : Raza et Samory. Samory, c’était plutôt un type de l’Afrique de l’Ouest et Raza, c’était un type du Tchad. Pour le reste du Centrafrique, il y a surtout Boganda.
Un prêtre qui a représenté l’indépendance de mon pays et dont ma famille descend directement.
A la défaite des Allemands en 18, les Français ont demandé aux Allemands de se retirer au Cameroun et en Centrafrique. Là, l’occupation française et les travaux forcés pour l’exploitation de l’hévéa ont commencé. Mon grand-père et mon père s’y sont opposés. Ils ont été déportés une première fois à Brazzaville.
Puis à leur retour dans les années vingt, mon père Mindougon a continué à diriger les affaires du pays et à refuser le travail forcé et c’est pendant une réunion officielle de négociation qu’il a été abattu par les Français. Oui, pendant la réunion, le chef français a dit à sa section sénégalaise de tirer et ils ont abattu mon père. C’était en 1927.

Q : Vous ne pensez pas aujourd’hui qu’une partie de vos ennuis et des ennuis de votre pays vient de la France ?

La France considère le Centrafrique comme une propriété privée.

JBB : Oui.. Mais je ne généralise pas. Si quelqu’un me fait du mal, je n’en veux pas à tout le monde. Je ne peux pas, c’est impossible. Il faut prendre chaque cas comme il est et je suis trop attaché à la France. J’ai trop d’amis dans l’armée française dans laquelle j’ai servi 18 ans. J’ai trop de belles maisons en France, j’aime ce pays. Mais la France, elle, devrait aider tout état africain non pas seulement au seul bénéfice de la France mais en partageant les bénéficiaires. Mon pays est un pays qui n’est pas naturellement pauvre, il est naturellement riche. Il y a le diamant, le pétrole, l’uranium, le fer et la terre est fertile. La terre regorge d’uranium et de diamants. Mais les Centrafricains, ça leur passe sous le nez.
La France considère le Centrafrique comme une propriété presque privée.
Nous ne pouvons rien faire; nous ne pouvons que faire de la politique, c’est tout. Nous n’avons pas en réalité le droit d’extraire nos richesses pour notre compte ni de pouvoir vendre ou jouir de ce qui sort de notre propre sol.
Depuis 1966, ni la France ni la Suisse n’ont versé un franc pour tout le minerai qu’ils exploitent. L’indépendance que l’on proclame partout en Afrique c’est un peu des jeux de mots. En réalité, le Centrafrique reste encore un protectorat.
Il y a des subventions, bien entendu. Mais les subventions c’est temporaire et c’est mauvais. C’est une mauvaise solution. Ce qu’il nous faut pour notre émancipation ce sont des techniciens, pour former nos techniciens, et des transferts de technologies, de matériel pour que nous puissions nous-mêmes exploiter nos richesses.

Q : Vos relations personnelles avec la France après vos études commencent avec vos relations avec De Gaulle. Avec l’appel du 18 juin 1940 ?

J’étais le premier à sortir pour dire oui à De Gaulle.

JBB : J’ai fait l’école supérieure des officiers. Je suis sorti de l’école supérieur de Brazzaville. En 46, j’ai passé le concours pour l’école d’officiers bien avant l’indépendance de l’Afrique, qui est intervenue en 1960. Ma formation est différente de celle reçue par les Africains à l’occasion de l’indépendance. Moi je suis gaulliste à 100%. Je suis français à part entière. Je suis Croix de Guerre et j’ai la légion d’honneur à titre militaire. Le Général De Gaulle n’était pas un homme ordinaire. S’il m’a accordé l’estime, l’affection, c’est qu’il a trouvé en moi un Africain qui a une certaine valeur. L’estime qu’il m’a accordée, c’est tout simplement à cause de l’appel du 18 juin parce que, quand il a lancé cet appel, j’étais le premier à sortir pour dire oui au Général De Gaulle. Je ne le connaissais pas mais la France était en péril et à l’école on nous a tellement enseigné l’histoire de France que j’aime la France. Et voir la France en péril, voir un Français lancer l’appel pour dire de se joindre à lui et libérer la France, je suis sorti de mon régiment, 1e Régiment de Tirailleurs sénégalais de l’époque. Moi, je suis sorti de là-dedans, j’ai rejoint le général Leclerc.
C’est comme ça que j’ai fait partie aussitôt du bataillon de marche N°2 sous le Général Bellauge pour aller à la libération de la France avec Leclerc qui était au Tchad.
Bellauge de Brazzaville est passé à Bangui et il nous a rassemblés à Leclerc du Tchad et a formé le bataillon N° 2. A Bangui, le bataillon N° 2, nous sommes partis rejoindre le Général De Gaulle qui nous a passés en revue au front. Il y avait Pleven avec lui. Le Général De Gaulle a dit: « Est-ce que ces jeunes vont s’en sortir ? » Moi j’étais tout jeune à l’époque mais c’était une détermination et ça, ça a marqué le Général De Gaulle. A l’opéra, quand le Général De Gaulle m’a conduit au moment de ma visite officielle, nous sommes allés voir Le Cid. Au moment de l’entracte, les artistes s’étaient rangés, on les saluait, il y a eu un artiste qui a dit « Mais M. Bokassa, vous connaissez très bien Le Cid puisque pendant vos études en Sorbonne vous êtes venu plusieurs fois au théâtre ici ». Le Général De Gaulle a répondu à l’artiste : « Ah non, vous vous trompez, le général Bokassa n’a pas fait ses études en Sorbonne. A 18 ans, tout jeune, il est venu se joindre à mon appel, nous sommes allés nous battre. »

Q : Comment voyez-vous les rapports de la France, de l’Europe et de l’Afrique en terme général ?

JBB : Dans toute l’Europe, par exemple, les sous-sols sont pratiquement épuisés. Or vous avez un grand continent. Je ne parlerai pas de l’Afrique du nord mais je vais parler de l’Afrique noire, le sud du Sahara. Parce qu’en Afrique du nord, le sous-sol est déjà pratiquement exploité. J’aurais tant souhaité que les exploitations de sous-sols de l’Afrique noire commencent maintenant et qu’on essaie de se réunir, que les pays occidentaux se réunissent, abordent le sujet « exploitation du sous-sol africain ». C’est obligatoire, il faut commencer. Et si on exploite, on peut en même temps adjoindre les problèmes de technologies. Il le faut. Au lieu de lui déclarer qu’elle est pauvre. Mais quel pays n’était pas pauvre à son commencement ?
Tous les pays de ce monde ont été pauvres au départ.

Q : Il faut acheter des technologies ?

JBB : Mais comment ? La taillerie de diamants qui est là-bas s’est faite avec les Américains. Pour cette taillerie de diamants, nous nous sommes associés avec les Américains « Davis ». Je vous jure que le gouvernement ne perçoit rien. Ils ont 50 %, nous avons 50 %, mais toutes les pierres taillées sont exportées à Londres par la De Beers. Le gouvernement n’a rien.

Q : D’où la nécessité pour chacun de ces petits pays – il n’y a que 2 millions d’habitants en Centrafrique – d’avoir un sentiment national très fort pour être autonome.

JBB : Bien sûr, sinon on se fait écraser et on devient toujours tributaire.

Q : D’après ce que vous dites, il y a non seulement les sous-sols mais aussi l’agriculture ?

JBB : L’agriculture. L’opération Bokassa que j’ai instituée a porté ses fruits mais là où c’est tombé, il n’y a plus de manioc, il n’y a plus rien. Une petite cuvette de manioc au marché : 500 francs CFA, un kilo de viande : 1200 francs CFA ou 1300 francs ; alors que quand j’étais là-bas, l’abattage officiel des bœufs, rien que pour la seule ville de Bangui, l’abattage était de 200 bœufs par jour. Quand j’ai accédé au pouvoir, j’ai trouvé l’abattage conventionnel. Il était archaïque mais j’ai négocié avec Claude Cheysson qui, à l’époque, était à Bruxelles.

J’ai obtenu un crédit pour le gouvernement centrafricain et ils ont donc construit un abattoir qui a coûté 1 milliard 500 millions. Très beau. Et moi même dans mon village natal, comme je faisais l’élevage de bœufs à outrance, j’avais un abattoir qui me permettait d’abattre 150 bœufs par jour. Il était complètement automatique.

Q : Et les Japonais, si vous leur demandiez de l’aide ?

JBB : Les Japonais sont protectionnistes, longs à se décider. Ils sont asiatiques, ils répondent tout le temps oui, oui, mais après ils ne font rien, c’est difficile.

Q : Comment sortir du cercle vicieux ?

JBB : Ah ça, il faut en sortir. Il faut le crever, il faut le jeu de la concurrence.
Ce qui est drôle c’est que l’idée comme ça, qui jaillit et qui reflète la vérité même n’est pas prise au sérieux, n’est pas acceptée et dans ce cas-là, on est obligé d’aller frapper à toutes les portes.
Alors, toutes les ambassades sont au courant, alors après on commence à vous prévenir « oui, faites attention vous commencez maintenant à trop vous rapprocher de tel ou tel pays, on va vous couper les crédits. » Vous savez, c’est toujours comme ça : on va vous couper les crédits. Cette histoire de crédit, c’est pénible. Les menaces, c’est ce qu’on m’a fait aussi. Pour mon retour, j’ai eu beaucoup, beaucoup de promesses d’hommes d’affaires qui sont prêts à me suivre pour venir carrément attaquer l’agriculture, attaquer l’exploitation de ceci, de cela, ils sont prêts. Il suffit que j’arrive.
Je vous le jure, bien sûr pas en un jour, pas en un an, mais si on s’accorde 2 ou 3 ans, on parlera mieux de mon pays que maintenant.

Q : Il y a un homme avec qui vous allez pouvoir vous entendre sur toutes ces questions agricoles, c’est peut-être M. Rocard ?

Rocard est adorable

JBB : Ah oui, je l’aime beaucoup, c’est un grand cerveau cet homme-là, il est adorable. Je l’apprécie beaucoup, je le vois à la télévision de temps en temps.
Ces interventions depuis qu’il avait commencé à mener sa propre campagne et son retour au sein du gouvernement socialiste, je l’ai suivi avec admiration d’ailleurs. Si cela n’avait pas été le bloc socialiste pour conseiller le soutien à Mitterrand, M. Rocard passait haut la main. Il est aimé. C’est le plus populaire en France.

Q : Avez-vous eu des rapports avec Jean-Baptiste Doumeng ?

JBB : Jean-Baptiste Doumeng, à l’époque, a pris contact avec moi. Quelqu’un avait préparé une rencontre avec lui et moi parce qu’on ne se connaissait pas. On s’est rencontré chez Maxim’s. Il m’a invité chez Maxim’s. Nous avons eu des entretiens extrêmement fructueux. Il devait venir à Bangui pour mettre au point avec moi toute une série d’études. Il ne venait pas seul, mais avec des conseillers, étudier les domaines dans lesquels nous devions coopérer parce que vous savez, financièrement, il est très puissant. Alors quand Giscard a appris que nous étions amis, il m’a prié d’en finir avec lui. Moi, j’ai coupé avec Doumeng pour rien du tout. Il m’a dit, voilà, c’est un communiste. Moi, Bokassa, mon histoire n’est pas ça, je ne vais pas regarder si quelqu’un est communiste ou socialiste… Non, non je veux voir l’amitié, c’est tout. Chacun est libre de garder son opinion. De toute façon, je ne suis pas français d’origine, je n’ai été français que par naturalisation. Donc je ne prendrai jamais part à la politique française directe, au contraire, je suis tellement content d’être Africain. Quelqu’un comme Doumeng, ce n’est pas un enfant, c’est un homme, une puissance financière. D’ailleurs, il m’a expliqué comment il a fait pour devenir riche, tout le processus. Il a commencé très simplement et du coup, il est devenu ce qu’il est : milliardaire. C’est l’un des rares milliardaires français officiels, après les Dassault bien sûr. Je ne sais pas si Dassault a encore 5 milliards. Finalement, il a été nationalisé. (Rires).

Q : Qu’est-ce que vous pouvez me dire sur l’Afrique du Sud ?

JBB : Très franchement, je n’aime pas le régime d’Afrique du Sud, il n’y a pas de qualificatif à donner, c’est trop. C’est une honte. C’est absolument une honte.
Si l’on prend le globe terrestre tout entier, c’est le vrai cas qui constitue une gangrène, une honte, c’est inhumain. Faut savoir ce qu’on fait aux noirs là-bas. C’est impossible que les gens gardent la couleur de leur peau que Dieu leur a donnée ? Quand on va là-bas, il faut y aller avec des sentiments d’amitié. Il faut vivre en amitié avec eux, travailler ensemble, vivre ensemble. Ils ont tout, le cœur, le cerveau, le sang, ce ne sont pas des animaux. Le traitement racial est inadmissible. Je suis très déçu par la plupart de mes frères africains. ils cautionnent tout, tout le mal, mais c’est là qu’on dit que l’Afrique est bête parce que si au moins nous étions solidaires entre nous, si nous pouvions voler au secours des uns et des autres, nous briserions la barrière du racisme. Les chefs d’état peuvent voler au secours de leur frère chef d’état aujourd’hui, comme ils peuvent aussi voler au secours des Français et des Européens qui acceptent de coopérer avec nous, qui acceptent l’amitié avec nous.

Q : Donc vous êtes favorable à la réunion du 18 octobre du C.E.E.C.A. * ?

JBB : Ça, c’est une idée qui a fait son chemin. J’ai participé à cela, c’est toujours mon point de vue. Quand ils auront fait des progrès jusqu’à signer des accords de défense comme l’Afrique de l’Ouest, ça ira très bien. Mais peut-être comme ils viennent de sceller le mouvement, il faut leur donner du temps. Peut-être au bout de quelques années ils vont faire comme l’Afrique de l’Ouest.

Q : Et l’Afrique du Sud, ça va se terminer un jour ?

JBB : Il n’y a aucun espoir, pourtant j’aime bien les Etats-Unis, mais de ce côté-là, je ne suis pas d’accord. Les Etats-Unis ne devraient pas accorder leur appui. Chaque pays est libre de mener sa politique mais il faut voir la situation combien pitoyable de nos frères de l’Afrique du Sud. Et puis ils cautionnent de ce fait la présence de Cubains en Angola. L’histoire de la présence cubaine en Angola est peu de chose par rapport à la misère que connaissent les gens, les noirs. Le monde est injuste parce qu’il y a des gens qui agissent comme s’ils n’entendaient pas, comme s’ils ne voyaient pas. C’est pas possible, nous sommes créés, nous avons des yeux, des oreilles, il faut savoir voir, entendre, parler. C’est obligatoire. Autrement, l’homme n’existe pas. Ils viennent de refaire une constitution et cette constitution ne prévoit même pas du tout le moindre pouvoir pour les noirs, 20 millions de noirs. Majoritaires !

(*) C.E.E.CA: Communauté Économique des Etats Centrafricains.